Margouillat
L'hémidactyle commun (Hemidactylus mabouia) est une espèce de geckos, également appelé mabouya domestique ou gecko des maisons, qui se distingue de son cousin, le grand mabouya collant, ou thécadactyle à queue épineuse (Thecadactylus rapicauda).
En créole, "mabouya" est le nom vernaculaire de certains geckos ou margouillats, issu du caraïbe "mapoya" désignant "démon" ou "mauvais-esprit". Le pauvre... il ne mérite vraiment pas ça !
Ce gecko vit dans la forêt tropicale humide, où l'hygrométrie dépasse les 60 %, avec des températures entre 25 et 30°C la journée et chutant faiblement la nuit (20 à 25°C environ). Comme l'anolis c'est un reptile, mais nocturne. On le trouve aux Antilles, mais aussi dans le sud de l'Afrique (dont il est originaire) et en Amérique Latine. Il n'est pas considéré comme invasif. Le jour, il se cache sous des pierres ou sous l'écorce des arbres, mais il a également maintes cachettes dans la maison.
Il mesure entre 10 et 15 cm de long. Ses pupilles sont verticales, comme celles des serpents et des iguanes. Des écailles gris marron couvrent tout son corps, de la tête au bout de la queue. Le mabouya est doué d'homochromie : il est capable de changer de couleur en fonction de l’endroit où il se trouve et de son humeur ! En cas de danger surtout, et s’il ne peut pas fuir à temps, il porte la même couleur que son support. Sur un mur blanc par exemple, il devient blanc sale et sur un lit de feuilles marron, il devient rouge-brun...
Le mabouya peut s’agripper sur n’importe quelle surface, même sur un mur lisse, une vitre ou au plafond grâce à des coussinets, qui fonctionnent comme des ventouses, et à de petites griffes qu’il possède au bout des cinq doigts de chaque patte. Comme pour tous les amphibiens et reptiles, la température du corps du mabouya est celle de l’air ambiant où il vit. Ainsi, dans la journée, il se réchauffe, collé aux murs qui ont emmagasiné la chaleur du soleil, et le soir, il est prêt à aller chasser toute la nuit.
Il se nourrit des insectes qui sont attirés par la lumière des ampoules et des néons. Il chasse sans relâche jusqu’au petit matin. Il est très utile car il mange les blattes, les hannetons, les moustiques, les moucherons, etc. Il chasse à l’affût : Il guette sa proie silencieusement et s’avance tout doucement vers elle. Lorsqu’il lance sa langue collante sur sa victimes, celle-ci est "scotchée", et elle ne peut plus en réchapper.
C'est un animal territorial, les mâles défendent leur territoire contre les autres. Il est mature un peu avant sa première année. Les œufs sont pondus deux par deux et incubent durant environ deux mois. Les petits ont le même régime alimentaire que les adultes. On reconnaît un jeune mabouya grâce à des anneaux noirs sur la queue.
Comme le zandoli, le mabouya est un compagnon curieux et utile qui s'est très bien habitué à l'homme. Sur la photo, notre "copain" de soirée, qui nous rejoint une fois la nuit tombée et qui loge derrière une applique de la terrasse. Bien que très timide, pour la photo, il a tiré la langue... Au fait, j'ai retourné la photo, car en réalité il était "collé" au plafond !