Poisson-coffre

27/03/2016 10:34

Les poissons-coffres ("kòf" en créole) font partie de l'ordre des Tétraodontiformes (poissons à squelette peu ossifié, aux nageoires à rayons mous, au corps couvert d'épines ou de plaques osseuses) et se répartissent en deux familles, les Ostraciidés et les Aracanidés. On en recense de par le monde une quarantaine d'espèces, en l'Atlantique, dans l'océan Indien ou le Pacifique, réparties en 11 genres. Parmi celles-ci : 

  • Le poisson-coffre d'Islande (Acanthostracion notacanthus), jaune (Ostracion cubicus), graffiti (Acanthostracion quadricornis), lisse (Ostracion triqueter), pintade (Ostracion meleagris), à points bleus (Ostracion cyanurus)… 
  • Dans les Caraïbes, on peut rencontrer le poisson-coffre mouton (Lactophrys triqueter), l'un des plus communs, qui se nourrit de petits invertébrés qu’il déterre en soufflant dans le sable, Zinga (Lactophrys bicaudalis), beaucoup plus craintif et difficile à approcher en plongée, et à cornes (Acanthostracion polygonius) également nommé poisson-vache en raison des cornes qu’il porte au-dessus des yeux.

Ils ont grosso-modo la forme d'un fer à repasser et peuvent mesurer jusqu'à une bonne quarantaine de centimètres selon les espèces. D'une nature calme, ils broutent dans les eaux tranquilles, près de barrières abritées. Ils se nourrissent d’invertébrés benthiques (qui vivent au fond des mers), mais ingèrent également une grande quantité d’algues.
Le poisson-coffre se caractérise par une carapace anguleuse ossifiée : un exosquelette (squelette extérieur). Il est composée d'un nombre considérable de petites plaques ossifiées et hexagonales, jointives. Seuls de petits orifices permettent aux nageoires, à la gueule, aux globes oculaires et à l'anus de se mouvoir et de remplir leurs fonctions. Cette rigidité de l'exosquelette pose quelques problèmes de renouvellement de l'eau à l'intérieur des cavités branchiales (du fait de la rigidité des opercules) indispensable à la respiration des poissons. Il y pallie notamment en abaissant et en élevant le plancher de sa cavité buccale, permettant ainsi le va et vient de l'eau en quantité suffisante. Le corps étant donc strictement immobile, seules les nageoires assurent sa mobilité. Ce qui le rend plutôt lent mais néanmoins très précis lors de ses déplacements, déplacements rappelant ceux d'un hélicoptère (voir la video). Il peut même faire marche-arrière ! Cette carapace, enfin, une fois desséchée, conserve sa forme initiale, ce qui lui vaut bien souvent de finir en objet de décoration… C'est également cette carapace qui lui vaut son nom de poisson "coffre".
En cas de danger ou de simple stress, le poisson-coffre sécrète une puissante toxine (l'ostracitoxine, grâce à des glandes cutanées réparties essentiellement autour de la bouche) qui peut être mortelle pour d'autres poissons (voire pour lui-même lorsqu'il est en aquarium) mais pas pour l'homme. Et ce poison et cette "armure" naturelle lui valent de n'être finalement que peu inquiété par d'éventuels prédateurs.
Le mâle évolue sur un territoire bien délimité, y tolérant d'autres mâles subordonnés, et fraie en couple, au crépuscule. Ce qui ne l'empêche pas d'être polygame… Les femelles ne sont quant à elles pas territoriales.
Tous les poissons-coffres ne sont pas comestibles, mais certains sont succulents, comme le poisson-coffre à cornes (cf. rubrique gastronomie).