Ravet des maisons
Le ravet des maisons (pour les intimes : Arthropoda Hexapoda Insecta Pterygota Neoptera Orthopteroidea Blattaria) est le nom créole de la blatte ou cafard le plus répandu dans les Antilles, parmi la vingtaine d’espèces y vivant. Et à travers le monde, cette "petite" famille compte pas loin de 4600 espèces remontant à un peu plus de 355 millions d’années…
De 3 à 5 cm environ, détestant la lumière, c’est un insecte nocturne qui apparaît à la nuit tombée. Et si par malheur, on allume la lumière ou qu’on le déloge de sa cachette en pleine journée, il se met à courir dans tous les sens et à toute vitesse pour s’abriter dans la moindre brèche ou sous le premier meuble venu. Son corps très aplati lui permet de disparaître dans des fissures et des orifices insoupçonnés ! Il aime également les milieux humides comme les caves ou les égouts.
Il vole assez peu, seulement pour découvrir un nouveau territoire d’exploration ou pour fuir une situation dangereuse ; en revanche c’est le Usain Bolt des insectes, ultra-rapide sur ses 6 petites pattes !
Sa présence prolongée n’indique qu’une chose : c’est qu’il y a de la nourriture à sa portée dans les environs. C’est pour cela qu’on le retrouve sous les meubles de cuisines, dans les placards, aux abords des poubelles, etc. Il est omnivore et fait parti des insectes dits "broyeurs" qui se nourrissent de tout ce qui traîne (fruits et légumes, viandes, pain, graisses, céréales, sucre…).
Il n’est pas aimé, peut-être parce qu’il symbolise la saleté (notre saleté) dont il se nourrit, et qu'il est un survivant incontesté, résistant, s’adaptant de plus belle à chaque nouvelle génération. C’est d’ailleurs pour cette raison que peu d’insecticides en viennent à bout. En réalité, pour s’en débarrasser, il suffit d’un environnement propre où la nourriture et les déchets sont conservés de manière hermétique. Car il est vrai qu’en Guadeloupe, comme dans tous les pays chauds, la nourriture se dégrade rapidement et que l’odeur qui s’en dégage ne manque d’attirer nos goinfres de ravets…
Les blattes, en général, sont dites « envahissantes » lorsqu’elle deviennent trop nombreuses et « dévastatrices » quand elles pillent les denrées alimentaires. Leurs excréments dégagent une odeur particulièrement forte et désagréable (qui leur sert à se regrouper) mais peuvent surtout être porteurs de germes toxiques pour l’Homme.
Parmi les cousins du ravet présents en Guadeloupe, citons :
- le "claclate", en voie de disparition,
- de nombreuses blattes des bois,
- et la "blatte germanique" (beaucoup plus petite) qui tend à prendre la place du ravet des maisons. Cette dernière est assez préoccupantes car elle fait partie des 1% de blattes nuisibles au genre humain : elle favorise le développement de gènes pathogènes qu’elle dépose sur les aliments avec lesquels elle est entré en contact. La consommation de ces aliments infectés peut provoquer des gastro-entérites, de la diarrhée et autres types d'infections intestinales (Escherichia coli, salmonelles, staphylocoques…).
: Les blattes étaient utilisées dans la Grèce et la Chine antiques, comme médicaments.