DONNEES GENERALES (îles du sud comprises) 

Superficie              1.628 km²                               
Continent Amérique du Nord
Population 403.355 habitants (2010)
Capitale Basse-Terre
Gentilé Guadeloupéens, Guadeloupéennes
Densité 242 habitants au km²
Naissances 15 pour 1.000 habitants
Décès 6 pour 1.000 habitants
Accroissement 9 pour 1.000 habitants
Population urbaine 99%
Régime politique Département d'Outre-Mer de la France
Monnaie Euro
Fête nationale 14 juillet
Hymne La Marseillaise
Longueur des côtes 206 km
Longueur du réseau routier 2.470 km
Longueur du réseau ferré    Aucun réseau ferré
Nombre d'éroports   1 (Pointe-à-Pitre)
Langues   Français et créole antillais
Religions Catholiques romains (94%) - Hindouistes & cultes africains (3%) - Témoins de Jéhovah (2%) - Protestants (1%) - Islam (0.3%)

Entre la Floride (à 2.200 km au nord-ouest) et le Vénézuéla (à 600 km au sud), la Guadeloupe se situe au beau milieu des îles de la Caraïbe (plusieurs centaines), qui forment un arc de 2.500 Km. Celui-ci sépare l’océan atlantique de la mer des Caraïbes. A 6.700 km de la France métropolitaine, la Guadeloupe, composée de deux îles, prend la forme d'un papillon :

Carte de la guadeloupe

  • La Basse-Terre à l’ouest (848 km²). D’origine volcanique, elle présente un relief montagneux. Elle abrite la Soufrière, le plus élevé des volcans de l’arc antillais (1.467 m) et une forêt tropicale. Comme dans la plupart des îles volcaniques, on y trouve aussi de nombreuses plages de sable noir et de sable roux.
  • La Grande-Terre à l’est (586 km²) est calcaire. Elle se compose d'une plaine bordée d'une mangrove au sud-ouest, d’une succession irrégulière de mornes (collines) appelée "Grands Fonds" au centre et d’un plateau aride dentelé de côtes rocheuses et sauvages au nord. Sur son littoral sud, se trouvent les plages de sable blanc à l'abri des récifs coralliens : la "Riviera". Son climat y est plus sec et plus aride. 

Séparées par un étroit bras de mer "la rivière salée", la Basse-Terre et la Grande-Terre constituent la Guadeloupe nouvellement dite "continentale". A ces deux îles s'ajoutent :

  • Marie-Galante (158 km²), calcaire et vallonnée. Sa forme arrondie la fait appeler la "Grande Galette".
  • la Désirade (21 km²), calcaire, comporte les roches les plus anciennes de l’arc antillais. Vaste plateau incliné vers le nord-ouest, la Grande Montagne, qui atteint 275 mètres d'altitude, en est le point culminant.
  • Petite-Terre (2 km²) est constituée de deux îlots (Terre de Haut et Terre de Bas) fermés par un récif corallien, situé à une dizaine de kilomètres au sud de la Pointe des Châteaux et de la Désirade.
  • Les Saintes (9 îlets dont 2 habités : Terre de Haut et Terre de Bas, 13 km² au total) sont arides et escarpées. Elles appartiennent à la même formation volcanique que la Basse-Terre (tandis que les autres îles sont d'origine corallienne).

Ces dernières îles, dites îles du sud sont en réalité des "dépendances administratives" qui diffèrent totalement de la Guadeloupe de par leurs singularités tant sur le plan de la culture que du patrimoine, de l'histoire ou du mode de vie. La France les a associées à la Guadeloupe, tout comme Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les îles du nord, avant 2007, par simplification administrative. Les récentes expressions "archipel de la Guadeloupe" ou "îles de Guadeloupe" sont dûes au tourisme, mais officiellement on parle toujours de "Guadeloupe et dépendances".

  CLIMAT 

La Guadeloupe bénéficie d’un climat tropical tempéré par les influences maritimes et les alizés. On distingue deux saisons :

  • une saison sèche appelée carême, de janvier à juin,
  • une saison humide dite hivernage, de juillet à décembre.

La Grande-Terre et ses plateaux calcaires connaissent régulièrement de sévères sécheresses, alors que dans le même temps, le relief perpendiculaire au flux des alizés de la Basse-Terre régule le régime des pluies. La carte pluviométrique des moyennes annuelle de Météo-France est assez parlante à ce sujet :

pluviométrie Guadeloupe

Côté température, avec une moyenne de 27 °C, il n'y a que peu de différence entre les mois les plus chauds (de 25°C à 32°C) et les mois les plus froids (de 23°C à 29°C). Cela dit, en juillet, août et septembre notamment, l'humidité rend l'atmosphère beaucoup plus pesante et les nuits ne "rafraîchissent" plus... Voici le relevé des températures et précipitations mensuelles moyennes de Pointe-à-Pitre :

Mois J F M A M J J A S O N D
°C 25 25 26 27 27 27 28 28 28 27 27 26
mm 98 55 64 119 156 130 193 206 246 230 221 128

 

La température moyenne de l’eau de mer est de 28 degrés Celsius.

  ACTIVITE CYCLONIQUE 

La zone des Antilles est sujette au développement de cyclones. Suivant les moments de l'année, ces dépressions viennent de l'Atlantique (Cap-Vert) ou du centre de la mer des Antilles et du golfe du Mexique. La courbe de fréquence des cyclones montre qu'ils traversent la Caraïbe entre les mois de juin et de novembre et passent préférentiellement, en Guadeloupe, en août et septembre.

Le phénomène cyclonique se traduit essentiellement par de très fortes pluies entraînant des inondations avec débordements de cours d'eau, des vents d'autant violents et une houle importante sur le littoral, les vagues pouvant dépasser 5 mètres de hauteur (David, 1979). Le Petit Cul-de-Sac Marin (au sud de Pointe-à-Pitre) est particulièrement exposé. L'échelle de Saffire-Simpson classe les ouragans selon leur intensité :

échelle de Saffir-Simpson, Saffire-Simpson, intensité des ouragans, échelle d'intensité des ouragans, classement des ouragans

Les dégâts dûs aux vents très forts, ainsi que ceux résultant des très fortes précipitations, peuvent concerner l'ensemble des communes du département, même si la région de la Côte-Sous-le-Vent (de Gourbeyre à Deshaies, sur la côte Ouest) est souvent un peu à l'abri des vents les plus violents.

Les statistiques montrent que parmi les ouragans dont les vents ont atteint ou dépassé 150 km/h, durant les 100 dernières années, 15 sont passés à proximité de la Guadeloupe (suffisament près pour y avoir causé une aggravation des conditions météorologiques ou y avoir provoqué des dégâts), ce qui donne à ce risque de vents forts une probabilité de retour de 1 tous les 7 ans en moyenne.

Chaque année en Juillet, au début de la saison cyclonique, les médias (télévision, radio, presse écrite) rappellent aux populations les consignes à appliquer en cas de menace ou confirmation de menace : cliquez ici pour visualiser le message TV de Guadeloupe1ère (été 2015). Les municipalités, s'organisent et fond l'inventaire des moyens à mettre en oeuvre en cas de déclenchement du Plan de Secours Spécialisé CYCLONES.

Le Service Météorologique de la Guadeloupe informe régulièrement les services préfectoraux dès qu'un phénomène météorologique présentant un risque particulier pour le département est signalé. Différentes procédures d'alertes météorologiques ont été mises en place, selon l'estimation du risque, auxquelles correspondent des réactions des services opérationnels :

  • Vigilance (risque faible - pas de diffusion au public)
  • Préalerte Guadeloupe (24 à 36 heures avant l'arrivée probable du phénomène - diffusion au public). Exemple de communiqué préfectoral (début) : 
Danny, communiqué de la préfecture danny
 
  • Alerte Guadeloupe (4 à 6 heures avant l'arrivée des premiers effets) : arrêt total des activités du département, la mise à l'abri immédiate de l'ensemble de la population, ainsi que l'activation des postes de commandement des services et des municipalités.
  • Le déclenchement des opérations de secours ordonné, aux services opérationnels, par le Préfet.
  • La levée d'alerte : Cette consigne autorise la population à quitter les abris, mais pas la libre circulation. La population doit observer strictement les règles de prudence diffusées par les médias et les autorités de police.

Voici les prévisions 2015 de l'université du Colorado, concernant la zone Antilles (à peu près équivalentes à ce qui s'est produit en 2014) :

Tempêtes 9 à 12
Jours de tempêtes 40 à 64
Ouragans 5 à 7
Jours d'ouragans 14 à 30
Ouragans majeurs 1 à 3
 Les termes typhon, ouragan et cyclone tropical désignent tous les trois la même réalité : un phénomène tourbillonnaire des régions tropicales (entre 30°N et 30°S) accompagné de vents dont la vitesse est supérieure ou égale à 64 nœuds c'est-à-dire 118 km/h (soit une force 12 sur l'échelle de Beaufort). La désignation adoptée dépend simplement de l'endroit du globe où se produit le phénomène : Le terme cyclone ou cyclone tropical est réservé à l'océan Indien et au Pacifique sud. On parle en revanche d'ouragan en Atlantique nord et dans le Pacifique nord-est et enfin de typhon dans le Pacifique nord-ouest. Mais "en vrai" - comme disent les enfants, c'est le terme "cyclone" qui est le plus souvent employé... 

 

  ACTIVITE TELLURIQUE 

L'archipel guadeloupéen est classé en zone de sismicité maximale (zone 5) du nouveau zonage sismique de la France (III de l'ancien, ce qui revient au même, vu que ce sont les plus élevés). Le dernier séisme important, survenu en Guadeloupe date de novembre 2007 (magnitude 7,4 sur 9). Ces événements naturels ont un impact sur l’économie guadeloupéenne. Les menaces de destruction obligent à des surcoûts pour construire aux normes parasismiques.

Contexte sismotectonique

Soufrière

Pour faire simple, les Caraïbes reposent sur une plaque dite "plaque Caraïbe". Celle-ci se déplace par rapport aux plaques Nord Amérique et Sud Amérique qui la bordent au nord, à l’est et au sud. Ce mouvement se traduit, dans la région des petites Antilles, par un glissement du plancher de l'océan atlantique sous la plaque Caraïbe, à une vitesse de 2 cm/an. Tout se passe à peu près bien, à l'exception d'une "fraction résiduelle" qui entraîne des déformations à l’intérieur des plaques, notamment au niveau de l’arc des petites Antilles (zone de subduction Amérique/Caraïbe). Sans compter que la plaque Caraïbe a également tendance à se déformer (activité sismique intraplaque Caraïbe). Ces phénomènes sont à l'origine :

  • des tremblements de terre (risque sismique),
  • des éruptions volcaniques.

Sismicité

Au niveau ou à proximité des îles de la Guadeloupe, les principaux séismes historiques ressentis sont les suivants :

  • Le séisme du 8 février 1843, d’intensité estimée à IX-X, est le plus important ressenti dans l’archipel. Entre 10h30 et 11h00 du matin, une forte secousse est ressentie sur toutes les îles des petites Antilles. Les secousses les plus fortes sont reportées en Guadeloupe et à Antigua (IX sur l'échelle MSK). L'épicentre est en effet situé devant la ville du Moule, sur la Grande-Terre. La secousse est perçue très loin aussi bien au sud à Caracas et Cayenne, qu'au nord des États-Unis. Pointe-à-Pitre est sévèrement touchée et quasiment détruite par l'incendie qui se déclenche après le séisme. Sous le coup de l'émotion, les contemporains ont fait état de plus de 3 000 victimes. L'image des blessés, prisonniers des décombres, brûlés vifs sous les yeux de leurs parents, a été un traumatisme majeur.


tremblement de terre en Guadeloupe

  • Le séisme du 16 mai 1851, d’intensité épicentrale égale à VII, épicentre proche de la ville de Capesterre.
  • Le séisme du 29 avril 1897, d’intensité épicentrale VIII, dont l’épicentre est situé dans la baie de Pointe-à-Pitre.
  • Le 1er novembre 1983, le séisme enregistré à moins de 20 km à l’est de Marie Galante avait atteint la magnitude 4,8.
  • Le 3 août 1992 un séisme de magnitude 5,6 a été enregistré à 40 km à l’est de l’île de Marie-Galante.
  • Plus récemment, le tremblement de terre du 21 novembre 2004, localisé au sud-est des Saintes, a atteint la magnitude 6,3.
  • Et celui de novembre 2007, de magnitude 7,4.

Les Antilles françaises constituent les territoires de France où l’aléa sismique est le plus fort. Les scientifiques s’accordent pour dire qu’il est fort probable qu’un séisme majeur touche l’une des îles antillaises françaises dans les décennies à venir, comme ce fut le cas par le passé. Cependant, du fait de l’accroissement continu des enjeux en présence et de la forte vulnérabilité actuelle du bâti antillais, la survenue aujourd’hui d’un séisme majeur pourrait être plus dramatique encore que ne le fut le grand séisme historique de 1843 en Guadeloupe.

Fort de ce constat, le gouvernement a adopté en janvier 2007 le Plan Séisme Antilles, dont l’objet premier est de réduire le nombre de victimes en cas de séisme majeur. Il s'agit notamment d'un plan d'action visant à consolider le bâti (public, puis privé), et par le biais du réseau SISMIK, à instaurer dans le département une véritable culture du risque de façon pérenne et durable reposant sur une communication de proximité.

La Vieille Dame

C'est le surnom de la Soufrière, le seul volcan actif de la Guadeloupe, actuellement à l’état de repos éruptif. La Soufrière fait partie d’un ensemble volcanique composé des volcans Carmichaël, le Nez Cassé, l’Échelle, la Citerne et la Madeleine. C'est l’un des neuf volcans actifs des Petites Antilles. Le sommet de la Soufrière, appelé La Découverte, culmine à une altitude de 1 467 mètres. Son dôme de lave prend la forme d’un cône tronqué de 900 mètres de diamètre à sa base. Il n’y a pas de véritable cratère, mais plusieurs bouches éruptives, des gouffres et des entailles profondes. C’est un volcan actif de type péléen - explosif à nuées ardentes, donc très dangereux, et de formation récente (100.000 à 200.000 ans). Son activité est marquée par des fumerolles, des vapeurs sulfureuses et des sources chaudes sur différents points du sommet. Il est le seul à être actif en Guadeloupe depuis 10.000 ans.

volcan guadeloupe

La dernière éruption magmatique explosive de la Soufrière est établie vers la fin du 15ème siècle. On a relevé, en 1797 et en 1956, deux éruptions phréatiques (eau et gaz) d’importance. La dernière éruption de la Soufrière date de 1976 (phréatique également). Elle a conduit à l’évacuation de la partie sud de la Basse-Terre ainsi que de la préfecture, soit 73.600 personnes sur trois mois et demi. Aucun mort n'a été déploré. À partir de 1975, un certain nombre de tremblements de terre (16.000 séismes et 26 explosions sont répertoriés de 1975 à 1977) ont alerté les sismographes de l'observatoire volcanologique. Ces secousses sont allées en s’intensifiant dans le courant de l’année 1976. Dès novembre 1975, le préfet fut averti des dangers potentiels et de la nécessité de mettre en place un plan d’évacuation. La première explosion eut lieu le 8 juillet 1976. Les séismes ont très probablement réactivé une série de failles colmatées par de vieux matériaux (argiles et roches magmatiques). Cette crise de tremblements de terre fut la cause vraisemblable de la baisse brutale de la pression accumulée à l’intérieur d'une nappe captive chauffée, telle une cocotte minute, par les gaz échappés du magma profond, provoquant la pulvérisation de roches, et la sortie de coulées de boues (lahar), de gaz acides et de vapeurs d’eau. 25.000 personnes du sud de Basse-Terre évacuèrent spontanément la zone pour se réfugier vers la Grande-Terre, hors d'atteinte. L’activité volcanique continua encore quelques mois suite à cette éruption, avec d'autres coulées de boues et émissions de cendres. Le 8 juillet 1976, un important lahar dévale la vallée de la rivière du Carbet sur 3,5 km de longueur. Il a 30 à 50 mètres de largeur et une épaisseur de 15 à 20 mètres. Un second dévale la rivière du Galion le 30 août 1976. Le 15 août, l’évacuation totale et obligatoire du sud de Basse-Terre fut ordonnée. Elle dura jusqu’au 18 novembre 1976.

Une polémique très médiatisée éclata entre les scientifiques Claude Allègre et Haroun Tazieff sur la nécessité de l’évacuation. Claude Allègre préconisa l’évacuation de la population, alors qu'Haroun Tazieff soutint que l’éruption était sans danger. Le préfet décida tout de même l’évacuation mais l’éruption ne fit d’autres dommages que matériels.

En 1989, un observatoire fut construit sur la commune du Gourbeyre : l'Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe. Il a pour missions de surveiller l'activité du volcan et d'en informer la population (www.ipgp.fr/fr/ovsg/observatoire-volcanologique-sismologique-de-guadeloupe).

  AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE 

L’agriculture emploie 12 % de la population active en Guadeloupe et couvre le tiers de la superficie de l’île. Elle contribue pour 6 % au produit brut régional. La banane et la canne à sucre sont les principales productions agricoles.

agriculture guadeloupe

- La banane reste le premier produit d’exportation en volume, même si sa production a baissé dernièrement, suite aux dégâts occasionnés par le cyclone DEAN (en 2007), à la réduction des surfaces exploitées, et à l'importante médiatisation du rapport relatif au recours abusif aux pesticides qui a engendré une image négative dans l’opinion publique. Les producteurs se sont engagés sur un "plan banane durable 2008-2013" afin d’améliorer la qualité de la banane antillaise tout en répondant aux exigences de la préservation des milieux naturels.

- La culture de la canne à sucre représente la deuxième activité agricole. Le sucre est la seconde production locale. La filière est confrontée à la baisse du prix du sucre décidé par l'OMC suite aux plaintes des grands producteurs mondiaux de sucre. La filière canne-sucre continue cependant à faire vivre près de 30.000 personnes en Guadeloupe (dont près de 4.000 planteurs). Le rhum est le troisième produit à l’exportation du département. Le marché local demeure cependant le principal consommateur du rhum agricole.

- Les cultures industrielles couvrent à elles seules la majorité des terres arables grâce à la canne à sucre, puis viennent les cultures fruitières semi-permanentes, et les cultures légumières. Les cultures florales couvrent 211 hectares. L’ensemble des cultures vivrières, maraîchères et florales (hors banane et canne à sucre) couvre 18,2 % de la surface agricole utile (SAU). En 2006, les productions végétales, couvraient 69,2 % des besoins de la consommation locale.

- L’élevage ne satisfait que 11,9 % des besoins locaux de consommation de viande. Cependant, les résultats de la filière se révèlent encourageants. Par ordre décroissant, les principaux troupeau de l'île sont : bovins (vache), caprins (chèvre), porcins (cochon) et ovins (mouton). Près de 300.000 volailles ont été élevées. (Source insee.fr)

- La pêche. Selon la FAO, la production halieutique guadeloupéenne aurait augmenté de plus de 20 % au cours de la dernière décennie. Cette évolution est principalement due au développement de la pêche de poissons marins, la production de crustacés demeurant stable. Malgré cette hausse, l’aquaculture et la pêche ne permettent toujours pas de couvrir les besoins de la consommation locale estimée à 15.500 tonnes alors que la production locale est de l’ordre de 10.000 tonnes. L’activité représente environ 6.500 emplois. La production aquacole concerne essentiellement l’élevage de la crevette d’eau douce, appelée communément "ouassou".

  RESEAU ROUTIER 

Le réseau routier guadeloupéen est relativement jeune puisqu'il n'a véritablement été développé qu'à partir de 1960. En raison de l'absence de voie ferré et de la faible utilisation du transport maritime, la route assure la quasi-totalité du déplacement des personnes et des marchandises.

réseau routier guadeloupe

- Histoire :

Les routes de la Guadeloupe au 19ème siècle, parcourues essentiellement par des chars à bœufs destinés au transport des cannes à sucre et des denrées, sont des routes en terre souvent étroites et se dégradant rapidement à chaque intempérie. En 1833, la Monarchie de Juillet dote les colonies d'un conseil colonial, qui introduit une classification des routes de la Guadeloupe qui sont désormais subdivisées en routes coloniales, chemins vicinaux, communaux et ruraux. Les routes coloniales, au nombre de 10, se substituent aux anciennes routes royales. Les chemins vicinaux ou de grande communication ont vocation à relier des communes entre elles. Les chemins communaux sont situés dans le territoire des communes et les chemins ruraux servent à l'exploitation des terres. Avec le décret du 12 juillet 1951, une partie des routes et chemins du département de la Guadeloupe est classée dans la voirie nationale.

- Aujourd'hui :

Le réseau routier, géré par Routes de Guadeloupe, est constitué de 416 Kilomètres de routes nationales dont 300 ponts, 619 Kilomètres de routes départementales dont 200 ponts et 67 carrefours giratoires. Les voies communales serpentent quant à elles sur près de 1600 km. 

- Caractéristiques :

La Basse-Terre, du fait de son relief, ne comporte pas de voies de délestage ; une seule et même route doit assurer le trafic et les dessertes locales. La Grande-Terre connaît également des difficultés, notamment aux abords des agglomérations, de par l'emploi qui s'y concentre et du fait du transport des marchandises assuré par une multitude de petits camions (les poids-lourds ne représentent pas plus de 5% du trafic, ce qui est faible). Et ce phénomène s'accentue ponctuellement suivant les activités locales, en période de récolte de la canne à sucre par exemple. Ainsi certaines sections du réseau routier sont-elles saturées ou en limite de saturation. A l'avenir, il s'agira de doter la Guadeloupe d'un réseau routier homogène, au risque de voir le phénomène de concentration de l'emploi autour des grandes agglomérations que sont Pointe-à-Pitre et Basse-Terre s'aggraver.

Un projet de transport collectif est proposé à long terme (tramway puis train) en étoile depuis l’agglomération Centre. Affaire à suivre...

  REPARTITION DE LA POPULATION 

- Les 15 villes les plus peuplées de Guadeloupe (2014) :

population ville guadeloupe

- Organisation du territoire :

Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR) organise la Guadeloupe en sous-territoires complémentaires les uns des autres dont les spécificités sont mises en avant, voire accentuées. Chaque sous-territoire est « monofonctionnel économiquement », et interdépendant des autres. Ainsi, l’agriculture est plutôt privilégiée dans le nord Grande-Terre, l’activité touristique  dans le sud Grande-Terre, les pôles économiques autour de l’agglomération Centre et de Basse-Terre. Cette organisation dicte forcément la répartition de la population sur le territoire, comme le montre cette carte :

habitant guadeloupe

- Depuis 2000, la péri-urbanisation :

Du fait de l'inconfort des centres urbains (parc immobilier ancien, sentiment d’insécurité, problèmes d’indivisions) induisant une modification des désirs de la population (avoir une maison à soi, un jardin, habiter à la campagne ...), il s’est produit en Guadeloupe une mutation des modes d’extension urbaine durant les dernières décennies : Les centres se dévitalisent, au profit des franges péri-urbaines. Ils deviennent moins attractifs et leur bâti se dégrade... ce qui ne fait qu’entretenir la spirale.

Cette "péri-urbanisation" voire même "rurbanisation" est consommatrice d’espace aux dépens des paysages agricoles et naturels, et suscite le développement de zones artisanales et commerciales de qualité architecturale médiocre. Aujourd’hui, les communes de Guadeloupe présentent typiquement un bourg principal (généralement développé dès l’ère coloniale), des sections de développement plus tardif, ainsi qu’énormément d’habitats diffus. Ces derniers, autrefois exceptionnels (car réservé aux habitations des planteurs), se sont massivement développés. Et ce phénomène est générateur de nuisances pouvant affecter la faune et la flore locales (assainissements mal contrôlés, décharges sauvages multiples, etc.). Et les maires, désireux d'augmenter la population de leurs communes, ici comme ailleurs, sont en partie responsables de cette situation.

- Deux scénarios d'avenir :

  • Le modèle de rurbanisation en cours s'accentue, créant un mitage du paysage guadeloupéen.
  • Du fait des difficultés de circulation, le schéma s'inverse et les centres urbains historiques se re-densifient. Ceci nécessite alors de nombreux investissements afin de les rendre plus fonctionnels et donc attractifs.

Bien malin qui saura dire quelle option sera la bonne...