La pollution atmosphérique en Guadeloupe

A priori, une île verdoyante de la taille d'un département français bordé à l'est par l'imposant océan Atlantique et à l'ouest par la mer des Caraïbes, devrait offrir un air pur balayé par des vents marins non moins sains. Et c'est globalement le cas, sauf que... Sauf que la Guadeloupe crée sa propre pollution et reçoit de temps en temps celle d'autres continents.

 

  • La pollution "péyi"

Comme toute zone d'activité humaine industrialisée, la Guadeloupe produit sa propre pollution et les sources sont clairement identifiées :
- Les centrales thermiques, qui produisent encore plus de 80% de l’électricité distribuée sur l'île à (partir d'énergies fossiles).
- Les véhicules à moteur, dont le parc ne cesse d'augmenter, et qui sont les premiers émetteurs de dioxyde d’azote, par conséquent très concentré en bordure de route.
Cette pollution de l'air, très largement concentrée sur la zone la plus peuplée et la plus industrielle de l'île (Abîmes, Pointe-à-Pitre, Baie-Mahault), est régulièrement balayée par les Alizés.

  • La pollution venue d'ailleurs

Mais tout comme les vents emportent les polluants guadeloupéens vers d'autres cieux, ils nous apportent, selon les saisons, ceux d'autre continents :
- En période de Carême notamment, les vents qui balayent l'Afrique y soulèvent divers types de particules très légères : sable du Sahara, poussières et autres particules fines de moins de 10 microns. Et par le jeux des différents courants d'air, ces dernières "atterrissent" de l'autre côté de l'Atlantique, et donc, en l’occurrence, en Guadeloupe. Et ce phénomène, naturel à l'origine, s'amplifie chaque année.
- En fin d'année (novembre à janvier), c'est une pollution à l'ozone que nous subissons, en provenance des véhicules et industries du continent nord-américain.

  • Les conditions aggravantes

Bien identifiées, les conditions aggravantes sont sensiblement les mêmes que dans l’hexagone :
- Les fortes chaleurs,
- L'absence de vent,
- La concentration des habitations et des activités industrielles.

  • Une sentinelle aux aguets : GWADAIR

GWAD'AIR, créée le 30 novembre 2000, est l'une des 27 (actuelles) associations loi 1901...
- agréées par le Ministère de l’Environnement du Développement Durable et de l’Energie,
- nées de la LAURE (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Énergie promulguée en 1996) qui reconnaît à chaque individu le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé,
- et regroupées au sein de la Fédération ATMO France.

GWAD'AIR a pour missions principales :
- de surveiller et d'analyser la qualité de l'air grâce à 4 stations fixes implantées en Zone Urbaine Régionale (agglomération de plus de 100.000 habitants nécessitant légalement un relevé quotidien et comprenant les communes suivantes : Les Abymes, Baie-Mahault, Gosier, Lamentin, Petit-Bourg et Pointe-à-Pitre) et une station mobile permettant des relevés récurrents en Zone Régionale (c'est à dire le reste de la Guadeloupe et des ses dépendances).
- de prévoir la qualité de l'air sur l'ensemble de l'"archipel" guadeloupéen,
- d'informer les polpulations grâce notamment à l'"indice ATMO" dévoilé quotidiennement et relayé par les médias,
- d'aider les autorités à améliorer la qualité de l'air.

 GWAD'AIR possède son propre site, si vous souhaitez en savoir plus, CLIQUEZ ICI.

  • Le fameux indice ATMO

Cet indice repose sur l'étude de 4 indicateurs :
- l’ozone (pollution liée aux rejets automobiles et aux COV - composés organiques volatils),
- le dioxyde de soufre (pollution issue des moteurs à combustion et des centrales thermiques),
- le dioxyde d’azote (pollution issue des moteurs à combustion et des centrales thermiques),
- les particules en suspension ou poussières (pollution liée aux brumes du Sahara ou retombées de cendres des volcans)

L’indice ATMO affiche une valeur de 1 à 10 tenant compte de la plus forte valeur mesurée parmi les 4 polluants précédemment cités. Les habitués de l'agglomération pontoise connaissent bien ce panneau :

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D'autres polluants font l'objet de fréquentes mesures mais ne sont pas pris en compte dans l'élaboration de l'indice ATMO : le benzo(a)pyrène, les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et les ML (Métaux Lourds).

  • Les conséquences de cette pollution

Ce sont en premier lieu les personnes dites fragiles (nourrissons, femmes enceintes, insuffisants respiratoires, asthmatiques, personnes âgées ou malades) qui sont les premières victimes. Suivant leur état de santé, les conséquences varient, du simple état de fatigue au malaise respiratoire. Elles sont alors invitées à limiter leurs activités et à rester chez elles. Le reste de la population n'est pas épargné et doit limiter au maximum ses activités physiques et sportives.

  • Les solutions

Elles sont connues : privilégier les petites voitures ou les moteurs hybrides, la marche, le vélo pour ce qui est du transport des personnes, développer les énergies renouvelables (éolien, géothermie, bio-masse…), adopter une consommation raisonnable, etc. Mais là, il y a encore du travail à faire !