Cimetière de Morne-à-l'Eau

D'une renommée qui dépasse de loin les Antilles, le cimetière de Morne-à-l'eau se trouve facilement, au coeur de la ville. Les presque 2000 tombes qui le composent, sur les flancs du morne (colline) sont alignées le long d'allées irrégulières, qui se terminent parfois en passages étroits, avec quelques bons dénivelés, sur fond de végétation tropicale. Mais ce qui les caractérise avant tout, c'est leur architecture : en effet, la grande majorité des caveaux est maçonnée (certains ont même l'aspect de "mini-maisons", y compris à étage ou avec terrasse) et recouverte de carrelage de faïence noir et blanc, disposé en damier. On y trouve également des carreaux (avec ou sans motif) d'un bleu ou d'un rose pâle, destinés initialement... aux salles-de-bain. Les raisons de cette originalité ne sont pas clairement définies...

Des caveaux les plus humbles à ceux conçus par des architectes (il y en a...), ils sont pour la plupart bien entretenus, même si, comme en métropole, le grand "toilettage" a lieu un peu avant la Toussaint. Il n'est d'ailleurs pas rare d'y trouver des balais, pinceaux et autres pots de peinture. Dommage que les allées ne fassent pas l'objet des mêmes attentions...

La création de la ville de Morne-à-l'eau ne remontant qu'à 1827, le plus ancien caveau identifié date de 1847 (famille Dévarieux, des "blancs pays"). Auparavant, les planteurs étaient inhumés sur leurs propres plantations, et à distance des sépultures des esclaves. Mais ce temps est révolu, et toute catégorie sociale se retrouve au cimetière de Morne-à-l'eau ; "la mort ne fait pas la différence" m'a confié justement un parent de défunts...

Il est d'autant plus intéressant de visiter ce cimetière un soir de Toussaint, car une forme de vie éphémère mais festive s'y installe : dès l'entrée, des vendeurs proposent bouquets de fleurs, bokits, sorbets coco et autres confiseries, puis les familles illuminent les tombes de nombreuses bougies blanches et rouges, et y échangent gaîment en pensant aux défunts mais en parlant également des vivants, parfois assises sur des chaises de camping.

cimetière de Morne-à-l'eau

Parc des Roches Gravées de Trois Rivières

Ce parc archéologique présentent une vingtaine de roches gravées (plus de 230 gravures et polissoirs) datant de l'époque précolombienne. Suite à un éboulement dans sa partie haute (tremblement de terre en 2004), le parc, classé "monument historique", est en rénovation. La visite guidée débute toutes les heures de 9h à 16h, mais la lumière rasante du matin permet de mieux apprécier les reliefs. Joliment arboré et bien commenté, il offre une belle balade d'une heure environ.

Les dessins gravés dans la roche dateraient du 3ème jusqu’au 6ème siècle après JC, ils représentent des visages seuls ou avec des corps voire des visages se superposant à la manière des totems, des formes géométriques ou encore des représentations animales. Leur fonction serait religieuse. Mais leurs secrets sont encore bien gardés et les archéologues s'évertuent à percer le mystère qui les entoure... 

Les polissoires, quant à eux, servaient à aiguiser les outils (en pierre polie). Le besoin en eau nécessaire à l'abrasion des pierres explique que la plupart d'entre eux se trouve à proximité d'une rivière. Les gestes répétés creusaient la roche et y formaient des "cupules" (cavités arrondies de la taille d'un bol ou d'un saladier).

roches gravées

 La plus belle de ces roches gravées est hélas exposée au Muséum d'histoire naturelle de New-York : extraite en 1901 de l'ensemble baptisé "les Capitaines", elle fut prêtée aux Etats-Unis pour l'exposition panaméricaine de Buffalo. Depuis, les américains ont "oublié" de la rendre !